C’est quoi l’UX ?

1 . C’est quoi l’UX ?
 

Le terme UX signifie User eXperience, que l’on peut traduire par expérience utilisateur en francophone. 

Concrètement, l’UX renvoie à ce que va vivreressentirpenserretenir un individu après être entré en interaction avec un élément de son environnement. Par exemple, il vous est déjà très probablement arrivé d’utiliser un logiciel, un site internet ou une application qui vous a frustré, compliqué la tâche ou qui vous a arraché une flopée de noms d’oiseaux. À ce moment-là, on peut considérer que ces produits provoquent une expérience utilisateur franchement mauvaise; par abus de langage et par simplicité, nous dirons que leur UX est mauvaise (bien que ça n’ait littéralement pas de sens…). 

Précisons d’emblée que si la majorité des exemples utilisés pour expliquer l’UX concernent des interfaces digitales (comme des sites internet, applications mobiles, outils métier, logiciels, interfaces de service, etc.), l’UX s’applique vraiment à tout élément engendrant une interaction entre un être humain et un élément artificiel. Cet élément peut être un produit (un crayon, une machine à café, un tire-bouchon, etc.), un service (panneaux de signalisation, plans, etc.) ou une technologie (téléphone, borne de banques ou de gares, tableau de bord de voitures, etc.).

L’un des exemples les plus connus pour expliquer simplement ce que peut être l’UX est celui de la bouteille de Ketchup Heinz© :
  • Les « anciennes » versions (bien que toujours existantes) sont des bouteilles en verre classiques avec un bouchon vers le haut, qu’il faut généralement secouer voire tapoter (comprendre ici « Taper comme un maboule sur le cul de la bouteille !« ) pour récupérer le fond de Ketchup. Ces bouteilles sont très design, complètement cohérentes avec une démarche de recyclage du contenant mais souvent jugées de moins en moins pratiques au plus la quantité de Ketchup diminue. Certains diront que l’UX de cette bouteille est mauvaise, d’autres la jugeront perfectible, et d’autres ne jurent que par cette version.
  • Les « nouveaux » flacons en plastique prennent en compte cet aspect « fond de ketchup difficile à récupérer » en proposant un bouchon doseur associé à… une étiquette inversée, incitant les utilisateurs à poser la bouteille sur le bouchon, et donc à tirer pleinement partie du fond du flacon. L’usage du produit est facilité, on diminue le gâchis, on dose facilement sa quantité de sauce et l’on cible très facilement où la déposer. On pourrait facilement conclure par « une UX au top ! » mais… là encore, certains vous diront que oui, d’autres vous diront que non.

 

Au delà de proposer un produit simple, beau, utile, utilisable, pratique, etc., il est primordial d’évaluer l’UX d’un produit au regard d’un contexte d’utilisation et des objectifs de ses utilisateurs (l’évaluation UX fera l’objet d’un futur article, n’hésitez pas à nous suivre sur Linkedin pour être avertis de nouveaux contenus). Ici, certains utilisateurs considèreront les critères « aspect vintage  » ou « contenant non-issu de l’industrie pétro-chimique » comme plus importants que la « facilité à doser » ou la « précision de dépose ». Vous aurez compris que chaque utilisateur de ces flacons vivra une UX plus ou moins différente selon ses objectifs, besoins, valeurs, contraintes, etc., et qu’il est rare de pouvoir dire « tel ou tel service / produit a une bonne ou une mauvaise UX » sans avoir besoin de spécifier pour qui et dans quel contexte. Ce qui fait le bonheur de l’un ne fait pas forcément le bonheur de l’autre, et réciproquement !

Si le flou persiste quant à ce qu’est l’UX, voici l’exemple d’un site volontairement élaboré à l’encontre
de toutes les recommandations UX en vigueur : https://userinyerface.com/index.html.

Vous comprendrez très vite ce qu’est une très mauvaise expérience utilisateur ! 😜 

2 . Existe-il des métiers dédiés à l’UX ?

Oui, il en existe même plusieurs (les trois premiers métiers sont les plus courants) :  

1 – UX designer. C’est l’UX à tout faire ! Il a généralement de l’expérience dans le métier, ce qui lui permet d’être à l’aise tant dans le recueil et la compilation d’informations, l’animation d’ateliers et la passation d’entretiens, que pour la création de parcours et d’interfaces plus ou moins léchéesou encore pour tester les interfaces et les produits.

2 – UX researcher. C’est un fin limier spécialiste des comportements humains, dont la vocation première est de recueillir les informations nécessaires à la conception du produit (caractéristiques des populations d’utilisateurs, besoins, irritantstâches, etc.). Il maitrise à la perfection les techniques d’explorations qualitatives et quantitatives (entretiens individuels & collectifs, observation in situélaboration de questionnaires, etc.)et possède une excellente capacité d’analyse. 

3 – UI designer ou directeur artistiqueC’est l’artiste de la bande ! C’est lui qui, à partir des données fournies par les UX, donnera vie au produit, à l’interface, au parcours. Il travaille sur des logiciels de conception graphique pour créer les écrans, dessiner les boutons, imaginer les feedbacks graphiques, innover sur les animations, mettre le tout en couleurs, voire créer une identité visuelle unique.  

4 – UX architect ou architecte de l’informationIl est responsable de l’organisation des contenus et de l’information au sein de l’outil, i.e. chaque utilisateur doit être en mesure de se repérer facilement et de trouver sans difficulté ce pour quoi il était venu. Plus concrètement, si l’on prend l’exemple d’un site de vente d’articles de sport, il s’assure que les maillots de bains ne soient pas vendus au rayon football ! 

5 – UX writer ou content designer oudacteur UXSon travail consiste en la rédaction de textes plus ou moins longs, du bouton simple jusqu’aux FAQ, avec le double objectif de rendre à la fois l’expérience d’utilisation efficace et agréable, et de communiquer en respectant / développant l’identité de la marque (par exemple tutoiement Vs vouvoiement, boutons verbe Vs boutons phrases (e.g. « Valider » vs « Je valide ma commande », etc.) 

6 – Lead UX ou UX manager. C’est le boss ! Hormis les tâches de management qui lui incombent, il est le responsable de l’UX des outils produits par son équipe. Plus concrètement, il s’agit de coordonner tous les acteurs cités audessuss’assurer de la cohérence du rendu final et du respect des valeurs identitaires de l’entreprise (respect de la charte graphique, du design system, du ton de communication, des interactions, etc.), et faire le pont entre son équipe et les différentes parties prenantes (e.g. direction, chef de projet, RH, client). 

Tous ces métiers sont regroupés dans la discipline appelée UX DesignChacun dispose de compétences spécifiques qui viennent renforcer l’UX d’un produit ou d’une interface (nous leur consacrerons un article dédié très bientôt 🤙). 

3 . Dans quels domaines peut-on peut faire de l’UX ? 

Absolument PARTOUT !

Comme précisé plus haut, l’UX concerne tous les produits, interfaces et services qui engendrent une interaction artificielle. L’UX Design sera utile tant pour concevoir un cockpit d’avion que le radar d’un chalutier, l’outil de pesée d’un supermarché, une appli bancaire, le moniteur d’un respirateur à l’hôpital, les micro-ondes ou encore votre plateforme de streaming préférée, ou encore sur nos routes (pensez aux bandes rugueuses en bord de route, volontairement déplaisantes !), etc. 

Il n’y a donc aucun domaine qui soit incompatible avec la mise en place d’une démarche UX. 😜   

4 . Quelles sont les grandes étapes d’un projet UX ?

La démarche d’un projet d’UX Design s’organise généralement autour de 4 grandes étapes.

1 – La phase d’exploration : elle consiste en l’identification et la récupération de toutes les données nécessaires à l’élaboration ou l’optimisation d’un outil. Concrètement, il peut s’agir de réaliser un benchmark, identifier la/les populations d’utilisateurs, leurs besoins et les irritants associés, modéliser les process et contextes d’usage, définir les tâches et sous-tâches, etc.

2 – La phase d’idéation : il s’agit ici d’analyser et compiler toute l’information récupérée en amont, de mettre ces éléments en lien et d’en proposer une visualisation claire et explicite pour tous les acteurs. Ces supports serviront alors de base à la conception des futurs parcours, des fonctions à intégrer, des interactions, des informations à intégrer, etc. 

3 – La phase de création : votre outil prend vit à cette étape ! Les UI designers prennent le relai pour concevoir les différentes interfaces de votre outil, écran par écran. En début de projet, cette étape est relativement rapide, réalisée à main levée sur un tableau blanc où sont grossièrement dessinées des zones particulières ; en fin de projet, cette étape prend du temps et nécessite l’utilisation de puissants logiciels de conception.  

4 – La phase de test : il est inconcevable dans la démarche d’UX Design de lancer un produit sans le tester avec ses futurs utilisateurs (qui de mieux placé pour le critiquer ?!). Il existe plusieurs façons de tester un outil : avec ou sans utilisateurs, en situation ou non, en présentiel ou à distance, modéré ou non, etc. Cette étape doit permettre d’identifier les axes d’améliorations de l’outil, puis de valider que ses fonctionnalités / contenus soient cohérents avec les besoins des utilisateurs. 

La particularité de cette démarche est qu’elle est itérative, i.e. que l’on peut répéter les étapes nécessaires jusqu’à obtenir un résultat final satisfaisant.  

Je retiens quoi de tout ça ?

Pour faire simple et rapide : 

  • L’UX, ça veut dire User eXperience (ou eXpérience Utilisateur en francophone).

  • On peut travailler l’UX de tout ce qui engendre une interaction artificielle avec un humain. 
  • Une bonne UX participera à faire la différence entre un produit banal qui passe relativement inaperçu et se fond dans la masse, et un produit qui provoque un « Wahou !», ne laisse pas indifférent, dont on se souvient et dont on parle autour de soi !

  • L’UX Design est la discipline dédiée à l’optimisation de l’UX. Les métiers les plus courants sont ceux d’UX designers, UX researchers et UI designers.

  • On peut faire de l’UX dans absolument tous les domaines.

  • La démarche UX se scinde en 4 grandes étapes itératives.

Si vous souhaitez que l’on vous accompagne sur ce type de projets contactez-nous

Les références utilisées pour cet article :

  • Méthodes de design UX : 30 méthodes fondamentales pour concevoir des expériences optimales. 2nd édition du livre de Carine Lallemand et Guillaume Gronier, publié en 2018. 
  • Panorama des métiers de l’UX/UI Design. Blog d’USABILIS (malheureusement sans auteur précisé). 
  • UX Design et Ergonomie des Interfaces6ème édition du livre de Jean-François Nogier et Jules Leclerc, publié en 2016.